Il me quitte, il veut me quitter....... Je le quitte, je veux le quitter
La vie de couple n’est pas un long fleuve tranquille, même si dès la rencontre, on y croit dur comme fer, c’est trop beau, c’est tellement agréable, de trouver l’âme sœur, la complicité, la compréhension.
Ce moment unique, le restera et va disparaitre dès le second rendez-vous, puis petit à petit va commencer une nouvelle histoire et l’installation progressive à nouveau dans la réalité.
Autrement dit, on descend de son petit nuage sur lequel on s’était installé et on poursuit son chemin sur la terre ferme avec l’élu(e) de son coeur. On était seul et on se retrouve en lien, attaché avec quelqu’un qui compte.
Souvent, au cours des consultations, quand on se penche à nouveau sur ce moment avec le patient désespéré d’avoir été quitté ou qui décide de quitter son conjoint, on découvre ensemble un aspect qui ne convient plus et qui était déjà là au départ mais qui a été mis de côté face à d’autres critères (construire une vie de famille, ne pas rester seule, imaginer que le défaut est relatif ou va passer.....) plus ou moins conscients.
Les deux partenaires s’étaient installés dans un certain type de relation, ou trop protecteur donc étouffant pour l’autre, ou soumis face à une attitude trop dure de la part de l’autre. Chacun se laissant porter par une vie à deux sans y penser par soi-même.
Or un comportement qui n’est pas conscientisé sera inéluctablement gouverné au moins par l’inconscient, le non conscient ; notre programme de base, inscrit depuis nos plus jeunes années et qui orientent nos choix.
Tout à coup ou au fil du temps, la relation est de moins en moins supportable voire acceptable.
Nous évoluons au contact des autres, des événements qui nous modèlent.
Nous prenons conscience des schémas qui nous habitent inconsciemment, comme par exemple le modèle du couple parental qui a toujours vécu ensemble alors qu’ils ne transpiraient pas la joie de vivre ensemble.
D’autres dont les parents ont divorcé et qui tiennent peut-être pour ne pas répéter le même schéma et qui réalisent qu’ils vont sacrifier quelque chose d’eux-mêmes à vouloir absolument éviter cela.
La prise de conscience est une étape importante, mais inutile si elle se fait de façon unilatérale. Elle doit être partagée, exprimée, entendue et respectée, c’est-à-dire considérée comme l’expression d’un besoin et non d’un reproche.
Nous n’avons rien à reprocher à l’autre puisque nous ne pouvons pas changer l’autre.
Nous ne pouvons que nous reprocher à nous même, avant de savoir être indulgent avec soi, de n’avoir pas exprimé et d’avoir laissé faire et donc accepté la situation ou le type de relation partagée.
Parfois, il n’y a pas d’autres choix que d’arrêter une relation, même si elle a duré longtemps, parce qu’elle arrive à un point de non retour, parce que chacun a suivi un chemin qui l’a de plus en plus éloigné de l’autre.
La base d’une relation durable c’est le respect de soi et de l’autre et de ses choix. Si les sentiments sont sincères, donc si on ne veut que le bonheur de l’autre alors pourquoi l’empêcher de faire son chemin, même si il se sépare de celui de l’autre et même si ça fait souffrir.
L’autre n’est pas responsable de notre souffrance, seul son comportement tel que nous le percevons l’est. Or, l’autre est libre de ses choix.
Alors, pourquoi refuse-ton la séparation ?
Elle fait écho à d’anciennes zones de souffrance infantiles.
La perte des illusions, la perte du confort, la peur de la solitude, la perte de contrôle qui fait refuser la situation, le sentiment d’impuissance, le sentiment d’injustice....la séparation est toujours associé d’abord à un drame, à une émotion négative, qui ravive plus ou moins consciemment les blessures infantiles qui ont fait souffrir et les croyances qui nous ont construites (la vie est dure, le monde est injuste....) mais qui en réalité ne nous ont pas anéanti.
Quand la séparation est inéluctable, quand tout ce qui était possible a été fait avant de concrétiser cette décision- discussions, pardon, thérapie de couple- Il faut plus de temps pour réaliser qu’il s’agit d’une bonne décision et reconnaitre que cet événement est en réalité source d’ouverture vers autre chose.
Souvent les séparations, lorsqu’elles sont acceptées, deviennent des occasions de se libérer de vieux schémas inconscients, obligent à sortir d’une zone de confort pour découvrir un autre monde en soi riches en ressources.
Comme dans le travail de deuil, Il faut avoir le courage de faire face et d’accepter pour ensuite avancer sur le chemin du mieux-être
I.Lelouvier