Les temps de séparation pour le très jeune enfant :

Votre Psychologue à Bordeaux (33200) vous présente comment comprendre les temps de séparation pour le très jeune enfant.

Se séparer pour mieux grandir

Lorsque l’enfant naît et que le cordon ombilical est coupé et surtout lorsque le placenta, son habitacle primaire est expulsé, il est séparé physiquement de sa mère, pourtant il va falloir des années et des étapes significatives pour que le petit enfant supporte la séparation et qu’il puisse se débrouiller petit à petit en l’absence du parent. Sa vie oscille longtemps entre attachement et séparations tant son niveau de dépendance physique et affective est grand du fait de son immaturité.

Les premiers temps de la vie de l’enfant se font en fusion avec la mère, en continuité avec la vie intra-utérine. Il est encore relié physiologiquement à la mère (voix, odeur, allaitement ou nourrissage) même si ils sont physiquement séparés.

De son côté aussi,  la mère vit ce processus de séparation progressivement jusqu’à ce que mère et enfant le vivent sereinement,.... ce qui va prendre, en réalité, des années. On dit que c'est un processus contradictoire, quand l'un est prêt à s 'éloigner, l'autre ne l'est pas encore. Comme par exemple quand l'enfant se met à marcher, il est constamment rappelé à l'ordre. C’est un processus long qui se construit sur des années, jusqu'à l'adolescence ! Combien de parents ont du mal à lâcher leur enfant .

Pour y parvenir, la mère et l’enfant vont avoir besoin très tôt d’un tiers, le père ou un autre adulte proche et permanent, pour permettre à l’enfant de découvrir un autre aspect du monde, en dehors de ce cocon maternel, en toute sécurité. Il est possible que cette séparation réactive des émotions plus ou moins conscientes chez les adultes, ce qui peut rendre la séparation encore plus complexe pour l’enfant.

Françoise Dolto disait qu’il était important que les parents et les adultes qui veillent sur l’enfant, connaissent bien leur histoire d’enfance afin de comprendre ce qui se passe pour eux sur le plan émotionnel et ainsi de se centrer sur les besoins de l’enfant d’abord.

L’enfant, dont le cerveau immature est en construction, manifeste par des pleurs, dès la naissance,  son inconfort ou son stress, lors des séparations. Ce sont des signaux adressés aux  adultes, des appels à l'aide normaux qui signifient un vrai besoin. Ce  ne sont pas forcément des signes de souffrance ni d'ailleurs de la « comédie ». L’enfant ne sachant pas encore communiquer par le langage, va le faire par des manifestations  comportementales (cris, pleurs, agitation), reflets de son insécurité passagère. Ces moments de séparation difficiles sont significatifs du processus d’attachement de l’enfant à l’adulte, repère fondamental de sécurité pour l'enfant.

Il va petit à petit apprendre à contenir ces débordements émotionnels qu'il ne contrôle pas. Des études montrent que le contact physique aide l’enfant à se calmer grâce à la sécrétion d’Ocytocine, hormone anti-stress. Par ailleurs, l'enfant dispose souvent d'un « doudou » pour s'apaiser de façon autonome, sans l'adulte qui ne sera pas toujours disponible. C'est un objet qui a une fonction apaisante sur le plan réel et symbolique et qui a toute son importance pour le jeune enfant, surtout dans ces moments de détresse émotionnelle ou aussi dans les moments de fatigue, de rêverie .

Les adultes qui accueillent les parents et leur enfant à la crèche le savent bien et sont là pour rassurer l’enfant par des mots, des habitudes (rituels), le contact physique, qui aident l’enfant à s'apaiser.

Il arrive que chez « les grands »aussi (les 2/3ans), certains enfants manifestent encore des pleurs au moment de la séparation. Cela peut arriver aussi chez un enfant qui traverse un moment difficile (état fébrile, fatigue, naissance d’un autre enfant dans la famille, souci à la maison). On observe encore parfois ces manifestations ponctuelles lors de l’entrée à l’école maternelle, l’enfant étant encore petit en réalité et l’école étant un nouvel environnement donc source d’insécurité a priori et les adultes encore inconnus.

Pour mieux vivre ce temps de séparation, le parent va aider l’enfant en lui expliquant, en anticipant, en prenant le temps d'accueillir ses émotions, en le laissant jouer seul de temps en temps.
L'endormissement représente aussi un moment de séparation et dès la première année de sa vie, il va être important de lui apprendre à s'endormir sans le parent .Il pourrait aussi s'imaginer que le parent a besoin de lui !

Le confier à une autre personne dès les premiers mois de la vie (le père ou un autre adulte) aide l’enfant à  se familiariser avec d’autres adultes que les parents.L'enfant ne confond pas les adultes, il sait qui est son parent.

En grandissant, il  apprend aussi à s'en passer, l'autonomie révèle aussi 'évolution de la maturité du cerveau. Les jeux de coucou ou de cache-cache vont l’aider à apprivoiser l’absence. L’enfant apprend, petit à petit, lors de ces premières années que l’objet disparaît, qu’il existe encore et que l’on peut le retrouver.

Même si il a compris, il faut le temps pour que ce soit intégré émotionnellement, d'où l'importance de l'accompagnement par l'adulte pour dépasser ce stress.
Dans un environnement favorable (disponibilité, empathie), progressivement, l'enfant va mieux supporter ces moments, d'autant plus qu'il va être de plus en plus capable de se détourner de l'adulte, de s'occuper seul ou avec d'autres enfants. Le processus de socialisation se met en place, l'enfant s'ouvre au monde.

En général autour de 3 ans, les séparations se passent bien, sans larmes, même si il y a plus tard encore des moments difficiles (école, vacances sans les parents,...).On observe toujours une grande variabilité entre les enfants en fonction de leur histoire et celle des parents  et de leur tempérament.